Comment bien doser son mortier ?

Issu du mot latin « mortarium », le terme mortier désignait d’abord l’auge du maçon, puis l’appellation s’est étendue plus tard sur son contenu.

Un mortier est un mélange formé d’un liant, d’agrégats et d’eau. En maçonnerie, le mortier est utilisé comme élément de liaison, de scellement ou comme enduit. Pour être plus technique, un mortier est utilisé comme colle.

Le principe consiste à établir une liaison entre les différents éléments de maçonnerie afin qu’ils forment un seul bloc unifié.

Un mélange fait de liant, d’eau et d’adjuvants peut être appelé coulis, barbotine ou eau de chaux. L’appellation varie selon le liant. Généralement, le mélange présente une consistance de pâte ou de boue.

Au début du XIXe siècle, le nom de mortier rassemble toute espèce de mélange avec ou sans sable, de terre ou d’autres matières issues d’une incinération ou de la chaux. A ce mélange, une quantité suffisante d’eau est ajoutée afin de pouvoir le gâcher et l’utiliser.

Dans les campagnes où il n’y a presque pas de chaux, le mortier se compose uniquement de terre délayée avec de l’eau. Des fois, de la paille ou du foin haché y sont ajoutés. Cet ajout permet de donner plus de consistance au mortier.

Les différents types de mortier

Un mortier est obtenu à partir d’un liant mélangé à du sable plus ou moins fin et de l’eau.  Ce procédé est connu depuis la nuit des temps. Parfois, le sable est remplacé par de la terre, du marbre, de la chaux, …

On distingue :

  • Le mortier de terre : Jusqu’au XVIIe siècle, la majorité des bâtiments ruraux ont été construits en torchis. C’est une charpente en bois dont les interstices sont remplis de terres argileuses mêlées de foin ou de paille.
  • Le mortier de chaux grasse : La calcination de la pierre calcaire vers 1000°C donne la chaux. Les calcaires très purs ou qui contiennent 0,1 à 1% d’argile produisent la chaux grasse. En contact avec l’air, le mortier de chaux grasse fait prise. Il durcit en surface mais reste souple à l’intérieur de la maçonnerie. Un mortier de chaux grasse reste élastique et ne fissure pas.
  • Le mortier de chaux hydraulique : Il est fabriqué à partir de calcaires argileux et fait prise même sans avoir aucun contact avec l’air. Il est utilisé dans la maçonnerie traditionnelle de pierres ou de briques.
  • Le mortier de plâtre : Pour donner un mortier de dureté moyenne, le plâtre n’a besoin d’aucune autre matière que l’eau. Malheureusement, celle-ci ne peut pas résister aux intempéries et à l’humidité. De nos jours, ce type de mortier n’est plus utilisé que comme enduit intérieur.
  • Le mortier de ciment Portland : Au mois d’octobre 1824, la marque « Ciment Portland » a été créée par Joseph Aspdin. Ce mortier est plus résistant que les mortiers de chaux. Il est imperméable à l’air. Son utilisation doit se cantonner uniquement dans la maçonnerie des blocs de bétons ou les parpaings en ciment. Il tend à se fissurer sous l’action des écarts de températures.
  • Le mortier bâtard : C’est un mortier de ciment et de chaux hydrauliques. Il permet d’avoir un ciment qui respire un peu, sans trop absorber l’eau. Comparé au mortier de ciment fort, le mortier bâtard présente un grand avantage. Il ne se fissure pas. Son pouvoir collant est augmenté par la chaux. Il sert aussi pour la fixation d’éléments de maçonnerie qui demande une plus grande résistance mécanique.

Les différents types de liants utilisés

Deux types de liants sont généralement utilisés dans la fabrication des mortiers et bétons :

  • Les liants hydrauliques : Ils sont constitués par tous les ciments et la chaux hydraulique naturelle. Ces éléments forment avec l’eau une pâte qui fait prise et durcit à l’abri de l’air, notamment sous l’eau.
  • Les liants aériens : Ce sont la chaux grasse et la chaux aérienne éteinte. Mélangées avec de l’eau, elles forment une pâte qui fait prise et durcit à l’air libre. Ce durcissement est obtenu grâce au dioxyde de carbone contenu dans l’air.

Mise en œuvre d’un mortier de ciment

Les matériaux solides sont mélangés, de façon homogène, à sec. Le mélange est réalisé dans une auge, un bac de gâchage, une brouette, une bétonnière, ou sur des plaques métalliques. Sachez que le mélange manque d’efficacité si les agrégats ne sont pas secs.

Par le gâchage, les liants mélangés avec de l’eau forment une pâte grasse. Cette pâte peut être « amaigrie » quand on y ajoute du sable. Elle subit un retrait important quand elle durcit. Le retrait dépend de la granulosité. Il est moins important pour un mortier réalisé avec du sable à gros grains. Avec l’utilisation d’un sable fin, le phénomène de retrait est amplifié par apport de plus de liant et d’eau.

La fluidité du mortier est augmentée par un apport excessif d’eau. Mais plus il y aura d’eau, moins le mortier final sera dur. Donc, il est toujours préférable d’utiliser le moins possible d’eau.

Une fois gâché, le mortier doit être employé immédiatement. Procéder au re-gâchage d’un mortier qui a commencé à prendre est formellement déconseillé. Lorsqu’il ne peut plus être déformé sous la pression du pouce, le mortier a fait prise.

Le dosage pour la fabrication de mortier

Généralement, le dosage du mortier est assez simple. Pour bien le doser, il est très courant de réaliser un dosage volumique de 1 par 3. Une brouette de ciment est mélangée à trois brouettes de sable. Selon le type de maçonnerie en perspective (monter un mur en parpaings ou réaliser une chape sur un sol en béton) ce dosage peut subir une variation sensible.

Le dosage volumique suivant permet aussi d’obtenir un mortier bien dosé : 4 volumes de sable sont mélangés avec 1 volume de ciment, ajouté de 0,5 volume d’eau.

Le dosage en poids constitue également une autre manière de quantifier le mélange. Habituellement, le dosage est mesuré en kg de ciment par mètre cube de sable.

Il est également possible de doser le mortier par quantité. Pour obtenir un mètre cube de mortier, il faut 400Kg de ciment et 1 400Kg de sable.

L’eau, bien qu’en quantité limitée, prend une place très importante dans la bonne tenue du mortier. L’eau utilisée pour doser le mortier doit être propre, sans déchets organiques et industriels ou d’acides.

En règle générale, on peut réaliser 550 parpaings de taille standard. Ceux-ci permettent de monter jusqu’à 55 mètres carrés de mur.

Pour une meilleure construction et aussi pour faire des économies de matériaux, adoptez les astuces suivantes.

Astuce n° 1 : Pour monter un mur de briques, il est plutôt avantageux d’utiliser un mortier bâtard au lieu d’un mortier traditionnel car il est réalisé à partir d’un mélange de ciment et de chaux à proportions égales : 50 % de ciment et 50 % de chaux.

Astuce n° 2 : Des sacs de mortier prêts à l’emploi existent sur le marché.

De nos jours, que ce soit pour monter un mur ou couler une chape, on aura toujours besoin de doser un mortier et de l’utiliser.

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