Quel traitement pour sa charpente ?

La charpente est la partie qui soutient toute la toiture, il s’agit donc d’une structure qui mérite une grande attention du fait que sa solidité est cruciale pour la sécurité de la maison, c’est pourquoi il est nécessaire de l’entretenir régulièrement afin de prévenir des dangers ; en effet, la résistance de votre charpente sera toujours menacée que ce soit par les champignons lignivores ou par les insectes xylophages.

La nécessité d’un traitement pour charpente

Généralement les charpentes sont fabriqués en bois, cependant c’est un matériau naturel qui est parfois fragile s’il n’est pas traité ; en effet, il peut être facilement attaqué par les insectes xylophages comme les termites. De plus, après des années d’existence une charpente en bois peut développer des champignons pouvant nuire sérieusement à la solidité de la structure.

Le poids du toit se repose sur la charpente, donc si par malheur elle s’écroule à cause des différents nuisibles que nous venons de citer plus haut, c’est toute la maison qui va en pâtir et vous allez devoir dépenser une grosse somme d’argent pour rénover tous les éléments de votre maison. Il est donc préférable de traiter votre charpente afin d’éviter tous ces désagréments.

Les types de parasites dans une charpente

Avant de procéder à un quelconque traitement, il est essentiel de savoir quels sont les insectes xylophages qui peuvent causer des dégâts sur votre charpente.

  • Les termites

Les termites sont également appelés fourmis blanches. Avec une taille moyenne de 2 à 8 mm, ils opèrent souvent en colonie. Par ailleurs, on distingue 3 types de termites: le termite lucifuge, le termite saintonge ainsi que le termite à coup jaune.

La particularité des termites c’est qu’ils n’émettent aucun son, de plus ils sont presque invisibles donc difficiles à détecter. C’est pourquoi vous n’avez aucune idée de leur présence jusqu’à ce que vous constatiez des dégâts majeurs sur votre structure en bois.

Ces derniers creusent des trous dans votre charpente et progressent rapidement à intervalles irréguliers étant donné qu’ils sont plusieurs à les faire. Ainsi, une charpente qui semble être en bon état de l’extérieur, peut avoir un réseau de galerie à l’intérieur car elle sert de loge aux termites. 

  • Les larves de capricorne

Les larves de capricorne vivent également en colonie, de plus ils sont faciles à reconnaitre car ils ressemblent à des cafards volants lorsqu’ils sont de taille adulte. Votre charpente va donc leur servir de logement pour pondre, les larves se développent ensuite en grignotant le bois de votre charpente.

Contrairement aux termites, les larves de capricornes sont faciles à identifier ; en effet vous pouvez les repérer grâce aux bruits émis par leurs mandibules.

Un insecte adulte vit seulement un mois, tandis que les larves peuvent survivre un an. Ces dernières ont l’apparence d’un gros ver blanc faisant entre 20 et 25 mm, et leur partie antérieure est aplatie tout en étant élargie.

Les trous causés par les larves font entre 6 et 10 mm, l’ensemble formant également une sorte de galerie.

Les capricornes adultes sortent de leur logement entre mi-juin et la fin du mois d’aout pour s’accoupler, et ils ne mangeront rien durant cette virée qui dure entre 15 et 30 jours. Après cela ils retournent dans la charpente pour que les femelles déposent dans les fentes de bois une centaine d’œufs. Le cycle larvaire peut durer entre 3 et 5 ans.

  • Les vrillettes

Les vrillettes peuvent avoir différentes tailles : ceux qui sont de grande taille mesurent autour de 7 mm à 20 mm, et vous pouvez les identifier aisément ; les plus petits sont presque invisibles à l’œil nu avec leur 3 mm de longueur.

Leur mode d’attaque sur le bois de la charpente est plus modéré par rapport aux termites et aux larves de capricornes. Pour ces insectes ce sont également les larves qui s’attaquent au bois. Etant donné qu’il existe des vrillettes de grande taille, vous pouvez trouver des trous entre 2 et 5 mm de diamètre.

Le cycle de développement des vrillettes est identique à celui des larves de capricorne ; en effet, leur accouplement se passe en dehors de leur lieu de vie. Même la durée de leur cycle larvaire se ressemble, sauf que le nombre d’œufs pondus est plus petit, entre 20 et 40 environ.

  • Le lycte brun

Le lycte brun est un insecte xylophage qui a un penchant pour les essences de bois exotique. Ce sont surtout ceux qui ont de large vaisseau de sève qui les attire, toutefois, ils peuvent jeter leur dévolu sur le bois de chêne.

Par contre, si votre charpente est en bois résineux (peupliers ou hêtres), vous n’avez aucun souci à vous faire.

Du côté de la reproduction, les femelles du lycte brun ne pondent que 20 œufs maximum, avec un temps d’incubation situé entre 1 et 2 semaines ; les œufs vont se transformer en larves, ces dernières ont une durée de vie située entre 6 et 10 mois.

Concernant les dégâts dans votre charpente, les lyctes bruns grignotent le fil du bois et sont ainsi capables de réaliser des galeries. Vous les trouverez facilement car l’ouverture des canaux sont remplies de vermoulures et ont un diamètre entre 1 et 3 mm.

A part ces insectes xylophages, la charpente peut être attaquée par des champignons. Ce sont surtout les environnements humides et clos qui en développent rapidement. Sachez que si vous n’entretenez pas votre charpente régulièrement, les champignons peuvent proliférer à grande vitesse, vous devez alors les éliminer à la source pour qu’ils ne reviennent plus.

Le bon moment pour traiter une charpente

D’après les normes EN 335-1, 2 et 3, le traitement d’une charpente doit se faire avant sa pose dans une maison neuve. Dans ce cas, on parle d’un traitement au préalable. Sachez que ce type de traitement va protéger votre charpente pendant une durée maximum de 10 ans, vous serez donc hors de danger pendant cet interval.

Ces nuisibles peuvent donc élire domicile dans votre charpente une fois ce délai dépassé, notamment les insectes xylophages peuvent creuser des galeries dans le bois. Le plus grand danger étant que vous n’allez-vous apercevoir de rien jusqu’à ce que les dégâts soient irréversibles.

Les signes qui peuvent vous alerter sont des fuites dans la toiture, des tuiles qui se déplacent ou une rupture mécanique de la charpente. Dès que vous apercevez ces indices, vous devez faire appel à des professionnels : ces derniers vont s’assurer de la présence de ces parasites et du type d’insectes qui a infesté votre charpente. Par la même occasion, la résistance mécanique de la structure sera testée, ce contrôle va permettre d’évaluer les dégâts.

Ainsi, après les 10 premières années d’existence de votre charpente, il est nécessaire de faire des vérifications régulièrement : cela va vous permettre de détecter le plus tôt possible le développement de ces nuisibles dans votre structure.

Suite aux contrôles réguliers, votre charpente devra recevoir un traitement préventif tous les 10 ans. Entre temps, vous devez effectuer des réparations afin de garantir la résistance de votre structure jusqu’au prochain traitement, par exemple les poutres abimées devront être réparés. Également, dès qu’il y a une infiltration d’eau, vous devez immédiatement intervenir pour limiter la dégradation.

Les différents types de traitement pour une charpente

Le but d’un traitement est tout d’abord de débarrasser votre charpente des insectes voraces ainsi que des champignons nuisibles, de plus,  un bon traitement va vous permettre de vous assurer que ces envahisseurs ne reviennent plus vous importuner.

En ce qui concerne les différents types de traitement, vous avez le choix entre deux méthodes :

  • Si votre charpente est attaquée en surface, vous allez procéder à un traitement par pulvérisation.
  • Tandis que si elle est atteinte en profondeur, vous devez passer par un traitement par injection.

Chaque type de traitement nécessite le respect de plusieurs étapes fondamentales, à commencer par la préparation du chantier ; de plus, les produits utilisés pour chacun des traitements doivent être choisis avec soin : en effet, ils dépendent du type d’insectes qui attaquent votre charpente. D’un autre côté ces produits peuvent être toxiques, il est donc nécessaire de suivre les indications à la lettre.

  • La préparation du chantier

Que ce soit pour un traitement par pulvérisation ou par injection, vous avez besoin de préparer le chantier en vérifiant que votre charpente soit bien propre et sèche avant de passer au traitement proprement dit.

Dans le cas où celle-ci est peinte ou vernie, vous devez la décaper, ensuite il est indispensable de poncer toute la surface sur laquelle vous allez appliquer le produit. Vous allez par la suite vous débarrasser des résidus issus du ponçage en passant l’aspirateur ou un chiffon humide si la surface à traiter n’est pas très vaste. Cela va vous permettre d’avoir un terrain lisse et propre, ces caractéristiques vont faciliter l’action des produits.

Vous devez protéger le sol et les prises électriques avec une bâche. Veillez à ce que la pièce ne contienne aucune source d’énergie apparente.

  • Le traitement par pulvérisation

Le traitement par pulvérisation peut être considéré comme un traitement préventif. Cependant, il peut s’agir d’un traitement curatif dans le cas où votre charpente n’est pas fortement touchée.

La technique par pulvérisation consiste à gratter sur toute la surface attaquée à l’aide d’une brosse, cela sert à se débarrasser de la partie infestée. D’autre part, vous pouvez raboter la surface infestée jusqu’à ce que vous atteigniez une base dure. La surface restante qui est saine doit ensuite être brossée et dépoussiérée afin d’être bien lisse : il s’agit de l’étape de bûchage.

Vous allez ensuite pulvériser le produit antiparasitaire sur la surface restante. Pour votre sécurité vous devez vous protéger avec une combinaison, des gants en caoutchouc et des lunettes de protection pour vous assurez qu’aucune éclaboussure ne vous atteigne. D’ailleurs, vous devez bien aérer la pièce où le traitement va se faire.

Vous pouvez couvrir le bois ou le remplir complètement avec des produits anti xylophages. Le premier procédé consiste à pulvériser la surface extérieure et intérieure de la structure, alors que vous allez utiliser un pinceau pour appliquer le produit avec la seconde technique.

Pour que le traitement soit efficace, vous devez appliquer une quantité suffisante de produit, c’est à dire 1 litre pour 3 m2. Autrement dit vous devez vous assurer que le produit atteigne une certaine épaisseur et que toute la surface soit bien couverte, de cette façon le produit va agir efficacement sur les insectes.  

Après l’application du produit anti parasitaire, le bois aura des traces blanches, mais les marques vont disparaitre petit à petit lorsque la surface va se sécher.

Pour que le traitement soit encore plus performant, il est préférable de le faire deux fois. Toutefois la première application doit agir pendant 24h, donc c’est seulement après ce délai que vous pouvez procéder au second traitement.

  • Le traitement par injection

Le traitement par injection est plus technique que le traitement par pulvérisation ; en effet, il est sollicité pour une charpente atteinte en profondeur. Des sections de bois supérieures à 10 cm sur 10 cm nécessitent également ce type de traitement.

La première étape consiste à brosser le bois afin d’éliminer les parties vermoulues, puis des puits de forage de 9 mm de diamètre doivent être creusés dans la charpente. Pour ne pas endommager la structure, ils doivent se placer à 5 cm des rebords. Vous devez également disposer les trous en quinconce séparés de 30 cm environ, ce qui fait que sur un mètre linéaire, vous devez avoir 3 trous dispersés. Par ailleurs, vous devez atteindre une profondeur équivalant aux 2/3 de la charpente.

Les trous doivent être percés avec le forêt fourni avec le kit de traitement, mais si le kit n’en comporte pas, un forêt de 9,5 mm est approprié au diamètre des buses.

Lorsque les puits sont prêts, vous pouvez commencer le traitement : pour cela vous allez utiliser les buses de votre pistolet à godet afin de remplir les puits du produit anti parasitaire. Des cartouches à auto-injection peuvent également être utilisés.  

En ce qui concerne l’installation des buses, elles seront enfoncées dans chaque trou de manière à ce que vous atteigniez la collerette. Vous allez par la suite remplir les trous ; surtout ne vous arrêtez pas avant que le produit déborde.

Pour finir, toute la surface de la charpente doit être pulvérisée avec le produit, il sera ainsi aussi performant à l’extérieur qu’à l’intérieur.

Étant donné que le produit peut être plus toxique que celui utilisé pour la pulvérisation, vous devez être doublement protégé.

Le prix des différents types de traitement pour une charpente

Il existe plusieurs éléments à considérer afin de déterminer le prix d’un traitement pour charpente ; en effet, vous devez prendre en compte le type de traitement, l’envergure de la surface à traiter ainsi que  le type de parasite. Même l’accès à la charpente peut peser dans la balance lorsque les professionnels effectuent le devis.

D’une manière générale, nous pouvons avoir une idée sur les dépenses à avoir à partir d’un tarif de base.

  • Le prix d’un traitement par pulvérisation

Le prix du produit anti parasitaire se situe entre 6 et 10 euros, sachant qu’un mètre carré de surface a besoin de 1,5 à 3 litres de produit. De plus, si vous n’avez pas de pulvérisateur, vous devez en acheter un, cela coûte aux environs de 70 euros pour un appareil de 12L.

  • Le prix d’un traitement par injection

Le prix du produit par injection est le même, vous devez donc débourser entre 6 et 10 euros pour en avoir un litre. Quant au matériel, un kit d’injection coûte autour de 100 euros. Cependant, vous devez acheter le pistolet à part qui coûte environ 50 euros.

  • Le tarif de la main d’œuvre

Comme stipulé plus haut, le tarif de la main d’œuvre varie en fonction du type de traitement. Toutefois, elle est estimée entre 25 et 30 euros pour le traitement d’un m2 (ce prix n’inclut pas les matériaux).

Laisser un commentaire