Il n’est pas rare de voir dans les dessins animés une plante carnivore dévorer un humain, mais cela arrive-t-il en vrai ? Présentent-elles un réel danger pour l’homme ?
Les traits caractéristiques des plantes carnivores
Parmi les plantes carnivores les plus connues on retrouve le Venus Flytrap.

À ce jour on a recensé un peu moins de 600 espèces à travers le monde, mais c’est un chiffre qui peut évoluer car il y en a sûrement d’autres à découvrir.
On ne sait pas exactement quand on été découvertes ces plantes fascinantes et hors du commun, mais on sait que c’est en 1875 que Charles Darwin a fait un sujet sur elles. On sait également qu’elles existent depuis au moins 400 millions d’années.
Les plantes carnivores ont cette particularité de pouvoir vivre dans des sols vraiment pauvres en nutriments, c’est ce qui explique qu’on en trouve un peu partout, sauf en Antarctique. Cependant une plante carnivore peut très bien se développer en pot chez vous, dans votre jardin ou dans votre potager.
Le fonctionnement des plantes carnivores
Comme toutes les autres plantes, la plante carnivore peut synthétiser de la matière organique à partir de la lumière, de l’eau, du CO2, et des minéraux.
Elle assimile par exemple l’azote nitrique via les racines, cependant elle peut aussi bénéficier de la matière organique fournie par une proie : en effet, comme elle se développe souvent dans des sols assez pauvres en nutriments, l’azote n’est pas toujours suffisant et elle doit compter sur l’azote organique fourni par une petite proie (un insecte) pour se nourrir correctement.
Par exemple la dionée attrape-mouche se nourrit de mouches, mais aussi de papillons et d’autres insectes volants ; les plantes comme la Genlisea s’attaquent plus aux protozoaires ou aux micro-organismes que l’on retrouve dans l’eau.
En réalité ces végétaux portent mal leur nom car ils ne sont pas carnivores, mais insectivores. Toutes les plantes carnivores sont insectivores, seulement quelques-unes sont légèrement carnivores. C’est le cas de la plante Nepenthe qui est capable d’attraper des petits mammifères comme des rats ou des souris.
Les insectes qu’elles capturent dépendent de la taille de leur piège et du milieu dans lequel elles se trouvent, c’est pourquoi certaines plantes carnivores mangent des grenouilles, des limaces, des tritons, des petits crustacés ou des vers.
La technique de capture des proies n’est pas la même d’une plante à l’autre, cependant elles disposent toutes d’un piège pour enfermer la proie.
Ce dernier peut être :
- Passif : les plantes carnivores qui disposent de ce type de piège sont dotées d’artifices olfactifs pour attirer leur proie ; elles la retiennent ensuite avec une substance collante et droguante appelée le mucilage, avant de la noyer. On l’appelle également le piège à glu et il existe chez le Drosera ou le Pinguicula.
- Actif, aussi appelé le piège à urne : c’est le type de pièges qu’on présente souvent dans les dessins animés car certaines plantes carnivores ont des pièges similaires à des mâchoires, et lorsqu’une proie arrive dedans, elle se ferme et la garde à l’intérieur. Les Nepenthes et les Darlingtonia disposent de ce type de piège,
- Mi-actif mi-passif : le piège aspire la proie et la retient pour l’assimiler.
Lorsque la plante carnivore détient une proie, elle s’active pour transformer cette dernière en azote assimilable grâce à la digestion.
Cependant n’oublions pas que nous parlons d’une plante, donc il n’y a pas de bouche, d’œsophage, d’estomac ou d’intestins. On a également évoqué le terme «mâchoire» ci-dessus, mais cela ne veut pas dire que les plantes carnivores ont des dents ou des griffes, elles n’en possèdent aucune.
Lorsque l’insecte est pris au piège, la plante carnivore le détruit en toutes petites molécules afin de les absorber. C’est le liquide de digestion, le mucilage, qui entre en jeu dans cette destruction grâce aux enzymes ou aux bactéries.
Il existe deux types de digestion :
- Une digestion enzymatique comme le Dionaea qui produit du mucilage seulement lorsqu’une proie est capturée, ou le Nepenthes qui en produit de façon continue.
- Une digestion bactérienne : les pièges de certaines plantes comme le Catopsis et l’Heliaphora ont des bactéries qui sont présentes naturellement. Par l’hydrolysation, ces bactéries détruisent les matières organiques.
Pour chaque plante le temps de digestion est variable, mais il s’étale minimum sur plusieurs semaines.
Après la digestion la plante rejette tout ce qui est composé de chitine comme la carapace et les ailes. Les nutriments vont circuler dans toute la plante, et certains, dont les acides aminés, peuvent même être stockés.
Les plantes carnivores sont-elles dangereuses pour l’homme ?
On présente à tort les plantes carnivores comme dangereuses pour l’homme, de plus elles ne sont pas carnivores, mais plutôt insectivores. Il existe effectivement le Nepenthe qui est capable d’absorber de petits animaux, mais il ne va jamais attraper un humain.
Il y a le cas du Venus Flytrap qui a tué un petit garçon en Caroline du Nord en 1874. Cet enfant de 10 ans avait mis son doigt dans le piège du Vénus Flytrap ; il n’a pas été tué sur le coup, mais il a eu une infection avec complications qui l’ont conduit à la mort à cause de sa faiblesse immunitaire.
Toutefois certaines plantes carnivores sont dangereuses pour l’homme, car elles peuvent vous piquer et cela peut s’infecter.
Ingérer par accident une plante carnivore est également dangereux car certaines plantes renferment des toxines nocives. Si lors de votre expédition dans la jungle vous tombez sur une plante carnivore : soyez prudent ! Quelques photos sont autorisées, mais ne vous en approchez pas.
Les plantes carnivores sont faciles à cultiver
Certaines personnes adoptent des plantes carnivores pour se débarrasser des insectes, des protozoaires et/ou des larves. Certaines espèces ne sont pas si dangereuses, et ont cette particularité d’être faciles à cultiver.
Cependant, les adopter pour résoudre vos problèmes d’insectes nuisibles n’est pas une bonne idée si vous ne vous y connaissez pas.
Ces plantes ne capturent que quelques insectes par jour, donc si le problème d’insectes est important elles ne vont pas vraiment vous aider, au contraire elles risquent de les aggraver encore plus.
C’est pourquoi nous vous conseillons d’avoir recours aux méthodes traditionnelles, ou du moins à d’autres plantes ayant la capacité de repousser les insectes nuisibles.
Si vous êtes un passionné de l’horticulture domestique et que vous avez déjà quelques végétaux chez vous, vous pouvez vous laisser emporter par votre fascination pour les plantes carnivores en adoptant une dionée attrape-mouche qui est plus facile à entretenir que les autres plantes carnivores.
Rappelez-vous que ces végétaux sont habitués aux sols pauvres, vous devez donc leur apporter un substrat spécifique et oublier l’engrais.
Si vous le plantez dans votre serre, choisissez un pot assez profond ; cependant elle ne craint pas les températures basses de l’hiver, vous pouvez donc très bien la mettre en extérieur. Pour son développement, prévoyez un arrosage régulier.
Les plantes carnivores ont une petite durée de vie, cinq ans maximum si elles sont bien entretenues.
Si vous avez des animaux chez vous, on vous déconseille fortement d’avoir des plantes carnivores car elles présentent un réel danger pour votre animal de compagnie.
Quelques variétés de plantes carnivores
Afin de pouvoir évaluer par vous-même la dangerosité d’une plante carnivore, nous allons vous présenter quelques variétés :
L’attrape-mouches
Cette plante carnivore revêt plusieurs appellations : la dionée, la dionaea muscipula, la dionée attrape-mouches, l’attrape-mouches de Vénus, la plante à mâchoire ou encore le gobe-mouches de Vénus. Vous devez sûrement la connaître car c’est la plus célèbre des plantes carnivores, on la rencontre beaucoup en Amérique du Nord.

La dionée attrape-mouche se reconnaît facilement par son piège actif à mâchoire dans lequel elle retient les mouches ou autres petits insectes volants imprudents. Son piège est constitué de feuilles sous forme de mâchoire, elles sont dotées d’une substance collante et recouvertes de petits poils.
Mis à part ces feuilles qui peuvent être impressionnantes, vous pourrez également être séduits par ses quelques fleurs blanches qui arrivent au début de l’été.
Cette plante exige un sol tamisé et humide, il faut donc l’arroser régulièrement sans pour autant laisser l’eau stagner, elle est en effet sensible à la pourriture.
Espacez l’arrosage en hiver : ce n’est pas la meilleure période pour elle, elle ne va pas s’afficher sous son meilleur jour. Dans son milieu naturel, elle peut même disparaître afin de renaître au printemps.
Le céphalote à follicules
De son nom scientifique cephalotus follicularis, le céphalote à follicules nous vient du sud-ouest de l’Australie, d’où son autre appellation carnivore australien. On le retrouve plus dans les marécages et dans les marais.

Cette plante carnivore se distingue par ses petites feuilles vertes prenant la forme d’une sarracénie (ce qui explique également son surnom de sarracénie d’Australie) : elles capturent les proies et produisent un liquide qui attire les animaux. Sur sa tête elle dispose de fleurs blanches en forme d’urnes et couvertes par un couvercle.
Ce n’est pas la plante carnivore la plus facile à cultiver car le céphalote à follicules est exigeant : il a par exemple besoin de lumière, mais ne supporte pas le soleil direct. Il apprécie aussi l’humidité, ce qui vous obligera à l’arroser presque tous les jours, sauf en hiver.
Ce carnivore australien a quelques besoins en nutriments, c’est pourquoi il faut le rempoter au printemps et lui apporter un mélange de tourbe et de sable. Il peut embellir votre extérieur jusqu’à cinq ans.
Le népenthès
C’est également une espèce de plantes carnivores très connue, originaire d’Océanie et d’Asie du Sud-Est.
Si le népenthès est aussi appelé la plante piège, c’est à cause de ses feuilles ressemblant à des urnes avec ses excroissances dentées. Lorsqu’une proie tombe dans l’urne, il n’y a vraiment aucune chance qu’elle s’en sorte car elle est retenue par des poils raides et par un liquide digestif.

« Népenthès » se réfère à un groupe d’espèces, on a entre autres le nepenthes alata, le nepenthes ampullaria et le nepenthes rajah. Certaines espèces sécrètent un nectar servant à attirer les insectes, d’autres capturent de petits oiseaux et mammifères.
L’humidité est nécessaire pour cette plante, il faut donc lui donner beaucoup d’eau mais sans tomber dans l’excès ; de plus elle ne peut être exposé ni au soleil, ni aux courants d’air. Son développement est lent, mais il faut tout de même prévoir un rempotage au moins une fois tous les deux ans.
Le darlingtonia
Également appelé le lis cobra ou la plante serpent, originaire des Etats-Unis, on le retrouve plus dans le nord de la Californie et dans l’Oregon.
Cette plante se distingue par ses feuilles similaires à la langue d’un serpent, c’est un long tube fin composé de poils rouge-orange, c’est ici que vont être piégés les insectes. En été, la plante serpent peut donner de petites fleurs ressemblant à des clochettes.

Si vous avez un bassin dans votre propriété, vous pouvez adopter le darlingtonia afin d’embellir ses alentours. C’est une plante qui nécessite une atmosphère très humide et un emplacement à l’abri du soleil.
Une fois mis en terre, le lis cobra n’a presque besoin de rien : ni engrais, ni fertilisant. Si vous l’avez mis en pot, il faut penser à son rempotage au printemps ; sachez que sa taille ne dépassera pas le mètre.
Le droséra
On la présente souvent comme la plante carnivore la plus dangereuse.
Le droséra ou le rossolis vient d’Australie et ne laisse aucune chance aux insectes et aux mammifères qui passent à proximité. Ses racines diffusent une substance toxique, il faut donc redoubler de vigilance si vous mangez un végétal qui pousse près de lui.

Le rossolis dispose de plusieurs feuilles aux poils gluants, elles partent un peu dans tous les sens et peuvent faire penser à une petite pieuvre.
Le droséra a besoin d’humidité toute l’année car c’est une plante qui n’hiverne pas, cela vous oblige à multiplier les arrosages, mais sans mouiller les feuilles car elles sont vraiment sensibles à la pourriture.
Pour bien se développer, le droséra a besoin d’une température constante, il faut donc penser à le mettre en serre si vous comptez le cultiver. Le point négatif est que cette plante carnivore dépasse rarement les 12 ou 24 mois de vie.